Capsule 25

IMAGE FAISANT

Derrière chez moi…

Chemin faisant, je capte une image à partager, un bel instant.
Image faisant, je pense à ce que je vais vous dire maintenant.

Derrière chez moi, savez-vous ce qu’il y a ?
Il y a un bois, le plus joli des bois,
petit bois derrière chez moi.

Ce petit bois est celui du château du village.
Au fil des pas, il se transforme en un parc majestueux.
C’est un lieu privé ; on y accède sur invitation.
Au détour d’une allée, j’y ai rencontré cette jeune fille, muse solitaire, porte-parole des artistes auprès des dieux.
Elle était assise, plongée dans sa lecture, au pied d’un arbre centenaire.

En arrivant à sa hauteur, je retins mon souffle marchant à pas feutrés.
Je pouvais presque la toucher et pourtant elle me semblait tellement irréelle.
Elle allait bientôt disparaître, je le savais, je le sentais.
Elle rejoindrait ses huit autres sœurs auprès des dieux, ceux des arts et des lettres.

Qu’importe leur valeur ? La muse est toujours belle,
Même pour l’insensé, même pour l’impuissant ;
Car sa beauté pour nous, c’est son amour pour elle.
Mordez et croassez, corbeaux, battez de l’aile ;
Le poète est au ciel, et lorsqu’en vous poussant
Il vous y fait monter, c’est qu’il en redescend. (*)

Mon émotion était telle que je ne savais plus où je me trouvais.
Je n’étais pourtant qu’à quelques dizaines de mètres de chez moi, dans mon beau village de Saint-Symphorien que l’auteur Jean DEMULLANDER qualifia d’émeraude du Hainaut…
Je vous invite à vous y rendre.
Comme moi, vous serez sans doute éblouis par l’aspect champêtre des lieux et envahis par leur quiétude.

(*) Alfred de Musset : Namouna – Chant deuxième

Bernard DETRY